Valls à Pinot

C’était au début du printemps. Déjà exagérément bronzé, Manuel Valls racontait n’importe quoi sur un plateau de bfm télé. Il faisait doux dans le ciel de France. Il était question du maire de Lyon, de vidéosurveillance, etc. Manuel aurait pu tout aussi bien évoquer la courbure du système solaire, ou tout autre sujet, c’eût été selon l’habituel larsen médiatique. Mais l’apparence du type me fit, ce soir, autre chose que seulement peine à voir. Qu’il ait jadis perdu les pédales, soit. Mais il s’enfonçait dans une panique nouvelle, un dérèglement du sens commun qui confinait à l’épure mythologique. Il excédait soudain le grotesque inhérent à la soif de pouvoir. Peu de temps après sur l’Equipe 21 surgissait, christique, le visage de Thibault Pinot en larmes, doublé à moins d’un kilomètre de l’arrivée après une longue cavale solo dans une course de seconde zone. Le souvenir de la tragique 19ème étape du tour de France 2019 revint, avec son abandon dans la montée d’Aussois et la définitive dissipation de son rêve d’être enfin Président.
Le bronzage, comme stigmate d’une lose démesurée, métaphysique: les deux visages se télescopèrent et il m’en vint une chanson. Épiphanie du pouvoir fait misère, de la sueur faite larmes, de la misère faite grâce : puisse-t-elle racheter le crime d’associer le nom d’un beau champion à celui d’un coquin. Une sorte de fraternité secrète des mélancolies les plus capiteuses vous a ce jour-là réunis.
Désolé Thibaut, et respect pour tout.

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s